Les acteurs de ce phénomène

A) Le vent solaire :     

   Le vent solaire est un flot de particules chargées s’échappant en permanence de la haute atmosphère du Soleil (Le vent solaire a été découvert par les Chinois au VIe siècle ap. J-C). Ce flux varie en vitesse et en température au cours du temps en fonction de l'activité solaire. Le flux de plasma s’échappe du soleil par : les  trous coronaux, les protubérances et filaments ainsi que les explosions solaire.

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              Dans le système solaire, la composition du plasma solaire est identique à celle de la couronne solaire : 73 % d'hydrogène et 25 % d'hélium. Le Soleil perd environ 1 × 109 kg de matière par seconde, soit un tétragramme, sous forme de vent solaire. Dans la couronne surchauffée du soleil (1 million de degrés) des atomes d'hydrogène sont ionisés, ce qui leur confère une charge électrique.

Ce plasma brûlant est ensuite expulsé à une vitesse considérable. La vitesse du vent solaire varie de 400 à 800 km/s (de 1 440 000 à 2 880 000 km/h), la moyenne étant de 450 km/s (1 620 000 km/h). Les écoulements de vent solaire sont dits rapides dans les trous coronaux, généralement situés au niveau des pôles où les lignes de champ magnétique sont ouvertes. A contrario, les écoulements de vent solaire sont dits lents au niveau du plan équatorial.

 

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Ce graphique pointant les vitesses du vent solaire relevées dans les quatre quadrants du Soleil est superposé à une image de la couronne. Il met en évidence les grandes différences de vitesses en fonction de l'activité solaire (lent vers l’équateur, rapide au-dessus des trous coronaux).



Le vent solaire étant un plasma, il subit l'influence du champ magnétique solaire (à proximité du Soleil, là où le champ magnétique est fort) mais, de par son mouvement, déforme aussi les lignes de champ magnétique solaire (là où le champ magnétique est faible). À cause de la combinaison du mouvement radial des particules et de la rotation du Soleil, les lignes de champ magnétique solaires forment une spirale : la spirale de Parker.

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Spirale de parker 

Le cycle solaire :

 

Un cycle solaire est une période pendant laquelle l'activité du Soleil varie en reproduisant les mêmes phénomènes que pendant la période de même durée précédente. En moyenne, l'activité solaire est réglée par un cycle durant en moyenne 11,2 ans mais la période peut durer de 8 à 12 ans. Chaque cycle débute par un minimum solaire où l'activité solaire est faible, les éruptions solaires y sont peu nombreuses. Leur nombre augmente pendant environ 4 années et demi avant de se stabiliser pendant ce que l'on appelle un maximum solaire, puis de décroître a nouveau et de se stabiliser à un autre minimum : c'est la fin du cycle.

Il est aujourd'hui établi que les périodicités observées dans beaucoup de phénomènes terrestres sont liées au Soleil et peuvent provenir des variations importantes de l'activité solaire.

Les effets d'un cycle solaire agissent principalement sur :

-le nombre d'éruption solaire et leur intensité

-l'état de l'ionosphère terrestre car en modifiant son profil, il perturbe la propagation des ondes radio et donc les communications et la distribution d'énergie

-le chauffage de l'atmosphère et sa densité (à haute altitude)

-la chimie des couches de la haute atmosphère et la résistance de la couche d'ozone aux agressions qu'elle subit.

Mais il n'est toujours pas admis qu'un cycle solaire seul ait une influence quelconque sur le climat et la météorologie terrestre, ni d'une manière générale sur les basses couches de l'atmosphère.


Maximum des cycles solaires :

 

 

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    Le cycle 23 a commencé en mai 1996 et le début du cycle 24 a été détecté par les scientifiques en janvier 2008. Mais les premières taches se sont estompées et le soleil est resté très calme. En juin 2009 640 jours sans tache, depuis le début de ce minimum (485 jours pour un minimum typique). L'année 2008 a été caractéristique d'un minimum solaire : 266 jours sans aucune tache (73 %). D'après les relevés de la NASA, le premier trimestre 2009 est encore plus marqué avec 78 jours sans aucune tache (87 %). Le maximum du cycle 24 est maintenant prévu par la NASA pour mai 2013, le nombre de taches prévu est 90 (mise à jour du consensus par la NASA le 8 mai 2009)

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B) La magnétosphère :

     Notre planète est entourée d'un champ magnétique qui s'étend sur des milliers de kilomètres dans l'espace, formant la magnétosphère. On explique généralement qu'il est produit dans le noyau externe, un gigantesque océan de fer liquide situé entre 2 900 et 5 100 kilomètres sous nos pieds, selon le schéma suivant : à mesure que cet océan refroidit, il se cristallise en un corps solide au centre de la Terre, la graine. Les hétérogénéités chimiques et thermiques créées par ce processus génèrent alors des différences de densité qui provoquent des mouvements intenses de convection. Ce sont ces mouvements qui seraient à l'origine du champ magnétique. L'écoulement du fluide métallique, bon conducteur de l'électricité, à travers un champ magnétique induit en effet des courants électriques qui, à leurs tours, créent un champ magnétique. La magnétosphère est l'ensemble des lignes de champ magnétique terrestre situées au-delà de l'ionosphère, au dessus de 800 à 1000 km d'altitude.

A cause de son champ magnétique, la Terre peut être considérée très approximativement comme un aimant droit, un dipôle. Le point central de cet aimant n'est pas exactement au centre de la Terre, il s'en trouve à quelques centaines de kilomètres.

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(Au cours des temps géologiques, il y a eu des inversions des champs géomagnétiques que l'on peut constater grâce aux roches basaltiques qui enregistrent le magnétisme).
Cependant, sous l'action du vent solaire, la magnétosphère se déforme et prend une forme de goutte d'eau.
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Structure de la magnétosphère :
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Interprétation du schéma :

Le Soleil se trouve en dehors de la figure, sur la gauche. Le vent solaire est représenté par trois flèches parallèles mais, en réalité, il s'écoule de part et d'autre de la magnétosphère, la limite entre celle-ci et le milieu interplanétaire étant la magnétopause (repère Mp) qui se trouve à environ 60 000 km de la Terre. En avant de la magnétopause se trouve la surface de choc (repère S), lieu où le plasma solaire est fortement ralenti avant de s'écouler dans la magnétogaine (repère Mg), zone de turbulence comprise entre la surface de choc et la magnétopause. Dans les régions polaires, du côté du Soleil (côté jour), se trouvent les cornets polaires. Les cornets polaires agissent comme des entonnoirs dans lesquels les particules électrisées du vent solaire peuvent pénétrer. Les aurores polaires se forment dans les zones aurorales nord et sud (repère Za). Du côté nuit, les lignes de champ (repère Lc) ne se referment pas et constituent la queue avec le feuillet neutre et la couche de plasma(repère Pl). La queue s'étire à plus de 300 000 km dans la direction opposée au Soleil. A moins de quelques milliers de km de la surface terrestre se trouve une zone annulaire (repère Zp) placée dans le plan de l'équateur magnétique dans laquelle des particules électrisées, protons et électrons provenant du vent solaire, peuvent se retrouver ''piégés'' par le champ magnétique. C'est là que se forment les ceintures de Van Allen ou ceintures de radiations.

 

Ceinture de Van Allen :

La ceinture de radiations de Van Allen est une zone toroïdale de la magnétosphère terrestre entourant l'équateur magnétique et contenant une grande densité de particules énergétiques. La rencontre de ces particules avec les molécules de la haute atmosphère terrestre est à l'origine des aurores polaires. On peut, considérer qu'elle est constituée de deux zones distinctes appelées «ceinture intérieure» et «ceinture extérieure».La première, située entre 700km et 10000km d'altitude, est constituée principalement de protons à haute énergie provenant du vent solaire et du rayonnement cosmique, piégés par le champ magnétique terrestre. La ceinture extérieure, plus large, se déploie entre 13000km et 65000km d'altitude; elle est constituée d'électrons également à haute énergie. Les particules des deux ceintures se déplacent en permanence à grande vitesse entre les parties nord et sud de la magnétosphère.
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C) L'atmosphère terrestre :

   L'atmosphère est divisée en plusieurs couches d'importance variable : leurs limites ont été fixées selon les discontinuités dans les variations de la température, en fonction de l'altitude. De bas en haut :

- la troposphère : la température décroît avec l'altitude (de la surface du globe à 8-15 km d'altitude) ; l'épaisseur de cette couche varie entre 13 et 16 km à l'équateur, mais entre 7 et 8 km aux pôles. Elle contient 80 à 90 % de la masse totale de l'air et la quasi-totalité de la vapeur d'eau. C'est la couche où se produisent les phénomènes météorologiques (nuages, pluies, etc.) et les mouvements atmosphériques horizontaux et verticaux (convection thermique, vents).
- la stratosphère : la température croît avec l'altitude jusqu'à 0 °C (de 8-15 km d'altitude à 50 km d'altitude) ; elle abrite une bonne partie de la couche d'ozone.
la mésosphère : la température décroît avec l'altitude (de 50 km d'altitude à 80 km d'altitude) jusqu'à -80 °C.
la thermosphère : la température croît avec l'altitude (de 80 km d'altitude à 350-800 km d'altitude).
- l'exosphère : de 350-800 km d'altitude à 50 000 km d'altitude.
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La ionosphère :

La ionosphère est une région de l'atmosphère terrestre située entre la mésosphère et la magnétosphère, c'est-à-dire entre 60 et 800 km d'altitude. Elle est constitué de gaz fortement ionisé, étant donné que dans cette région de l'atmosphère, les photons solaires et les particules à haute énergie du vent solaire rentrent en collision avec les molécules présentes, et leur arrachent ainsi des électrons. C’est la partie qui nous intéressera pour pouvoir comprendre le déroulement d’une aurore polaire. 

 Les particules chargées provenant du vent solaire pénètrent dans l’atmosphère au niveau des pôles car elles sont attirées du fait de leur charge. Lorsque les particules du vent solaire pénètrent dans l’atmosphère et plus majoritairement dans la ionosphère (entre 70 km et 750 km d’altitude), elles entrent en collision avec les composants de celle-ci. Lors de cette collision les particules solaires cèdent de l’énergie  aux différents atomes qui composent l’atmosphère ce qui les rend dans un état « excité et ionisé ». Cet état excité est très court et ne dure que quelques millionièmes de secondes. Pour retrouver un état normal ces atomes excités vont émettre une lumière. Cette désexcitation par l’émission d’une lumière est à l’origine des spectres de lumières émis lors des aurores polaires.

 
 
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